40 ans et quelques jours...

Il y a quarante ans (et quelques jours maintenant) les Beattles arrivaient au Japon pour un concert. Comme partout ailleurs, la même folie, les groupies hystériques... et peut-être comme dans peu d'autres endroits, groupes protestant contre ces 不良外人 (étrangers dévoyés) et leur influence délétère sur la pureté de la jeunesse japonaise. Bref, une réserve de souvenirs pour une tranche de la population qui n'est ni la plus jeune, ni la moins influente, et la télévision n'a pas manqué l'occasion: images d'archive, interview, etc... on apprend notamment qu'il y a un bar à Tokyo où chaque soirée est animée par un concert de reprises des Beattles.
Le fait le plus saisissant, c'est que, pour ces gens de 60 ans environ, cela reste un moment dont ils se souviennent. TOUS, à l'exception de quelques exceptions, que l'on saura me pardonner, ont vécu la même chose au même moment. Dans l'histoire de l'humanité, ce moment où la pop a explosé, où les moyens de communication étaient assez développés pour permettre un rayonnement mondial et pas assez pour permettre la diversité, ce moment est sans doute unique: avant, on avait des cultures séparées géographiquement; après, des cultures globalisées étanches les unes aux autres. On peut habiter le même bloc, et ne pas voir les mêmes films, ne pas écouter la même musique, ne pas lire les même livres, ne pas fréquenter les mêmes personnes. Il ne reste qu'une seule chose pour communiquer: les évènements sportifs. J'apprends le langage du football.